L’Âge du Christ

Jean XXIII n’était encore que nonce apostolique lorsqu’il est monté à La Salette. Je n’attends rien de Jean-Paul II, il préfère Fatima. Ô pape médiatico-polonais ! Honte à toi d’avoir négligé Celle qui pleure ! C’est Mélanie qu’il faut béatifier, pas seulement Annibale di Francia. Si tu es fatimien, j’ai bien compris pourquoi : le troisième secret que la Vierge portugaise a révélé aux trois pastorinhos, te concerne, égoïste ! C’est la fin du communisme. Était-ce une bonne raison pour aller fêter le dixième anniversaire de l’attentat raté par un Turc contre toi chez la Vierge aux œillets, et pour sertir dans sa couronne la balle pas fatale qu’on a extraite de tes entrailles papales ? Ô pape errant, pourquoi tant d’ego ? Faut-il que la Vierge te miracule pour que tu daignes te frayer un chemin au milieu des estropiés bienheureux et viennes l’honorer de ta présence par des Ave poignants ? Ça te plaît donc à toi, ô pape en balade, de voir danser les paralytiques sous le soleil ? Ça te transporte vraiment de chanter sous la pluie de fleurs blanches ?…

L’Âge du Christ, 1992